Suite à la première immolation par le feu en Tunisie par un jeune homme au chômage bien qu'ayant une formation professionnelle diplômée, d'autres immolations, ont suivis et en dehors de la Tunisie, en Algérie également.
Au chômage, ce jeune homme s'est battu pour survivre, il vendait quelques fruits et légumes dans une cariole qui lui fut "confisqué" par la police. Cette agression policière fut vécue comme un arrêt de mort, une vie si courte et tant de frustrations. Il refusa de mourir en silence, ou de végéter quelques temps, il choisit de crier sa douleur, de la montrer, que l'on ne puisse plus l'ignorer et par sa mort, briser le silence des opprimés: on voulait qu'il meure de désespoir? Alors il allait mourrir, mais sa mort sera une honte pour la froide indifférence étatique, le crime sera connu, le ou les criminels désignés.
Il choisit de s'immoler par le feu, que l'on voit sa colère dans la force des flammes, la noirceur d'un régime dans la fumée qui s'élève, sa douleur qui lui fait préférer la torture des flammes à la déchéance de la mendicité, le crime du vol du pauvre à la lumière d'un feu qui détruit une vie dans une gerbe de feu.
Son peuple l'entendit, et à son sacrifice de désespéré courageux, la colère embrassa tout le pays.
Mais il arriva ce qu'il était prévisible qu'il arrive: le sentiment qu'il fut entendu fit des émules et l'on eut à déplorer d'autres victimes qui s'immolèrent. Souhaitons avec force, en Tunisie ou ailleurs, qu'il n'y ait plus d'autres cas d'une mort aussi atroce par les flammes, d'une souffrance aussi grande qui vous fait préférer l'enfer des flammes à la vie. Le message a été entendu et tout nouveau sacrifice dans le Maghreb ne ferait que banaliser l'atrocité, lui ôtant son sens, sa lecture, cela ne sera plus vu que comme le geste d'un marginal désespéré. Ceux qui voudront faire de la résistance pacifique doivent montrer qu'ils peuvent s'organiser et mener des actions médiatiques originales et sans mort volontaire, sitting ou autres, l'attention des médias étant désormais tourné vers le Maghreb. Je souhaite au Maghreb d'arriver à évincer ce cancer qu'est la corruption, et que ceux qui veulent se faire entendre puissent le faire sans recourir au sacrifice humain, que les médias internationales leurs soient désormais tout ouïes, que la souffrance humaine, partout dans le monde, (y compris les victimes des catastrophes naturelles comme les innondations en Australie ou la coulée de boue au Brésil) ne soit pas qu'un spectacle laissant indifférent les forces politiques comme les souffrances des jeux de cirques et des asservis laissèrent indifférents les puissants romains de la Rome impériale.