"La nuit du 29 mai 1832 sera pour Evariste Galois, la dernière et il le sait: aux premières lueurs de l'aube, un stupide duel au pistolet l'attend. Pour "une infâme coquette" écrit-il, et "deux dupes". Sans expérience des armes, il ne peut espérer en sortir vivant. Quelle injustice de mourir ainsi à 20 ans, alors qu'il s'apprête à révolutionner l'algèbre!...
La lettre testament qu'il adresse à son ami Auguste Chevalier, et dans laquelle il reformule à la hâte ses idées principales est son ultime tentative d'en convaincre ses pairs. "Je n'ai pas le temps" griffonne le jeune Evariste >Galois. Pas le temps de finir les démonstrations qui jalonnent son manuscrit...
Dans quelques heures en effet, ce jeune homme sera mort, frappé d'une balle de pistolet...mais dans quelques décennies, quand les pensées qu'il a jetées ici seront enfin comprises, la postérité lui rendra justice. Et les mathématiques, qui s'enfonceront résoluement dans l'abstraction, ne seront plus jamais les mêmes."
Prisonnier des "convenances sociales", ce jeune homme qui dès 20 ans s'averrait comme étant un brilant mathématicien, trop brillant pour être même compris immédiatement par ses maîtres, se rend à un duel comme à l'abattoir, sans espoir d'y survivre, au point de s'épuiser en veillant pour terminer ses démonstrations mathématiques au lieu de se reposer et être au mieux de sa forme dans le combat qui l'attend. Il meurt sans raison, pris au piège des convenances du sens de l'honneur de ce temps, une querelle à cause d'une femme, une femme pourtant qu'il rejette avec mépris au soir du duel. Au cours de cette nuit fatidique, le duel d'honneur s'impose à lui comme une obligation morale à laquelle il ne peut se soustraire. Mais de nos jours, rien, des combats idéologiques de ce jeune homme n'est connu, et ce qu'il nomme honneur apparait à nos yeux comme une barbarie, seul ses brillants traveaux mathématiciens demeurent et l'on ne peut que regretter qu'une telle bêtise ait tué un tel génie.
plus d'info: voir Evariste Galois Wikipédia